Profiter des baisses de cadence dans le contexte de la crise pour former les salariés en chômage partiel : c'est le pari qu'avait pris la région Alsace début 2009, avant que l'idée ne soit reprise par d'autres régions et même par le gouvernement et les partenaires sociaux. Un an après, le bilan alsacien n'est pas à la hauteur des espérances. Moins de 2.000 salariés ont bénéficié de ces formations depuis le printemps dernier, selon les chiffres communiqués par le conseil régional d'Alsace, mardi 12 janvier. Des résultats qualifiés d'insuffisants et de "mitigés" par le président de la région (UMP) André Reichardt, lors d'une réunion de suivi chez l'un des utilisateurs, l'entreprise Pakéa de Rixheim (Haut-Rhin). Sur un total de 600 entreprises ayant adhéré au dispositif, seules 20 ont répondu à l'appel, pour un total de 1.989 salariés. Alors que la région avait engagé un million d'euros de crédits, seulement 365.000 euros ont été utilisés. "Ce n'est largement pas assez, la possibilité n'est pas utilisée à la hauteur de ce qu'elle devrait être", a commenté André Reichardt, qui a récemment succédé à Adrien Zeller à la tête de la région.
Deux freins ont été relevés par les représentants du patronat : le souci des entreprises de rester discrètes quand elles sont en sous-activité et la difficulté de trouver les formations disponibles "à la bonne date et avec un nombre suffisant de participants". En revanche, la sous-utilisation n'est à mettre au compte ni de la communication qui a été large, ni de la complexité administrative qui n'est pas rédhibitoire, ont-ils estimé.
La région Alsace avait été la première de France à instaurer une incitation financière à l'envoi en formation de salariés d'entreprises en chômage technique, par un accord du 7 avril 2009 avec les organisations patronales et syndicales. En règle générale, sa subvention abonde le financement classique de façon à ce que l'entreprise n'ait rien à débourser d'elle-même.
Le groupe Lohr Industrie (1.300 salariés) a été l'un des principaux utilisateurs du dispositif avec 281 employés concernés.
D'autres régions ont ensuite emboîté le pas de l'Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté ou l'Ile-de-France où a été signée une convention tripartite entre le conseil régional, l'Etat et les partenaires sociaux. Pour parer à l'urgence de la situation, l'Etat et les partenaires sociaux avaient décidé en avril de mettre à contribution le Fonds unique de péréquation (FUP) en attendant la mise en oeuvre en 2010 du tout nouveau Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels prévu par la loi sur la formation professionnelle tout au long de la vie et destiné à se substituer au FUP. L'accord Etat-FUP vient d'être prolongé jusqu'au 31 mai 2010 afin d'assurer la transition.
Michel Tendil avec AFP
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