Tout est parti de la volonté de sept agriculteurs biologiques qui en 2013 cherchent les moyens de promouvoir les produits biologiques issus d’Alsace tout en les rendant plus accessibles. Une enquête menée dans la foulée par l’Organisation professionnelle de l’agriculture biologique en Alsace (Opaba) et soutenue par l’agence de l’eau Rhin-Meuse suggéra une stratégie fondée sur l’accès au plus grand nombre, via des prix maîtrisés et un mode itinérant.
La mise en place d’un magasin ambulant de produits issus de la vente directe est alors choisie par les producteurs regroupés au sein de l’association des producteurs bio d’Alsace du Nord, dont c’est l’action fondatrice. Celle-ci acquiert un bus d’occasion auprès de la société des transports en commun lyonnaise (2,50 m de large, 12 m de long). L’association embauche deux salariés pour la vente et la gestion administrative (commandes, etc.). L’investissement, y compris une aide l’embauche des deux salariés dans un premier temps, bénéficie du soutien de l’agence de développement économique d’Alsace du Nord (aujourd’hui fusionnée au sein de l’Adira), de la région et de l’agence de l’eau au titre des aides à l’agriculture biologique. Le MarchéBus était lancé.
"Le projet consiste à vendre principalement des produits frais locaux, fournis par les membres de l’association : fruits, légumes et pains, explique un représentant de l’association des producteurs bio, Yann Wendling, L’offre est complétée par des produits laitiers, de charcuterie et d’épicerie issus de la région, et via une coopérative par des produits issus d’autres régions pour élargir la gamme à quelques légumes, et aux fruits comme les oranges, citrons."
"Le bus est basé à Oberhoffen et la tournée rayonne à 30 km alentour, poursuit le permanent de l’association. Nous sommes allés à la rencontre des élus de plusieurs communes d’Alsace du Nord afin de leur proposer que le MarchéBus stationne sur un emplacement de leur territoire lors de ses tournées." Le MarchéBus dessert aujourd’hui une douzaine de communes en alternance du lundi au samedi, à raison de haltes d’une ou deux heures.
Le samedi, le MarchéBus stationne toute la matinée à Roeschwoog, commune où les élus se sont d’emblée exprimés en faveur de l’accueil du MarchéBus. "Notre village héberge quelques petits commerces et nous souhaitions depuis plusieurs années mettre en place en complément un petit marché de plein air. L’initiative du MarchéBus répondait tout à fait à notre attente", explique, l’adjoint au maire de Roeschwoog, Roger Boehm. Le village est devenu le meilleur point de vente de la tournée avec de 80 à 100 paniers minimum achetés chaque samedi.
Si le MarchéBus n’a pas encore atteint son équilibre économique, il en prend le chemin : le déficit pour sa deuxième année de fonctionnement ne s’est pas aggravé, alors qu’il ne bénéficie plus d’aucune aide. "Le chiffre d’affaires doit atteindre environ 7.500 € par semaine pour l’équilibre, contre 5 à 6.000 € actuellement en moyenne. La marche n’est pas si haute", estime le trésorier de l’association des producteurs bio, Luc de Gardelle. Le maraîcher mesure la difficulté de constituer une clientèle en vente ambulante mais se montre confiant : "Notre structure est très adaptable, on peut donc modifier facilement la tournée et l’offre si besoin."
A la mi-2018, le MarchéBus ne se contente pas de vendre des produits frais, il ambitionne également de sensibiliser les habitants des communes desservies à l’agriculture biologique en organisant des projections-débats.
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