Chargée d'une réflexion sur l'avenir de la télévision publique, la commission animée par Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, propose de "renforcer l'identité régionale de France 3 par un renversement complet de son mode de fonctionnement". Ainsi, "au lieu d'une chaîne nationale et de décrochages régionaux, nous proposons un réseau de chaînes régionales et un décrochage national", explique le président de la commission. L'une des manifestations les plus spectaculaires de cette évolution serait l'organisation de France 3 en sept grandes régions, au lieu des treize régions actuelles (Alsace, Aquitaine, Bourgogne Franche-Comté, Corse, Limousin Poitou-Charentes, Lorraine Champagne-Ardenne, Méditerranée, Nord-Pas-de-Calais Picardie, Normandie, Ouest, Paris Ile-de-France Centre, Rhône-Alpes Auvergne, Sud). La commission n'a toutefois pas précisé les contours de ce nouveau découpage. Le chiffre de sept régions est d'ailleurs "indicatif" et la commission suggère de procéder "par étapes", avec des expérimentations dans une ou plusieurs régions pilotes. Selon Jean-François Copé, "le programme de ces sept chaînes régionales comprendrait la retransmission d'événements locaux et une plus grande place serait donnée aux rendez-vous d'information de proximité". Même le "décrochage national" devrait contribuer "à la valorisation des régions et des patrimoines locaux par la fabrication de programmes nationaux en région et par des structures de production déconcentrées".
La révolution copernicienne proposée par la commission Copé suscite des réactions contrastées. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) de France 3 semble dans l'expectative en évoquant "un projet à haut risque" et en indiquant qu'il est "difficile [...] de savoir ce que cela réserve à l'information tant au niveau local et régional que national". Pour sa part, le syndicat SNJ-CGT de France 3 estime que ce projet "signifie la fin de la rédaction nationale dans ses missions actuelles" et - ressuscitant un conflit latent - craint que la presse quotidienne régionale ne "se gave sur les dépouilles du service public". Dans leur configuration actuelle, les treize régions de France 3 produisent et réalisent 24 éditions régionales, 39 éditions locales et 5 éditions en langues régionales (alsacien, breton, catalan, corse et occitan).
Les conclusions de la commission Copé doivent être finalisées le 18 juin - date choisie par l'intersyndicale de l'audiovisuel public pour une journée de grève - et le rapport sera remis au président de la République le 25 juin.
Jean-Noël Escudié / PCA
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