Le recyclage des dchets d'emballages mnagers relanc en 2011

Après trois années atones, le recyclage des déchets d'emballages ménagers a augmenté de 3% en 2011, a annoncé Eco-Emballages ce 3 octobre. Selon l'éco-organisme, 3 millions de tonnes ont ainsi été recyclées, soit 67% des emballages ménagers mis sur le marché contre 64% en 2010. Cette hausse a touché tous les matériaux : le recyclage a concerné 67% des emballages en papier et en carton, 84% des emballages en verre (premier matériau collecté en tonnage) et 46% des bouteilles et flacons. "Le recyclage est le premier geste environnemental des Français mais depuis quelques années nous étions entrés dans une période de stagnation, a reconnu Eric Brac de la Perrière, directeur général d'Eco-Emballages en présentant ces résultats à la presse. Le nouvel agrément pour la période 2011-2016 a changé notre modèle en renforçant la capacité d'agir de chacun des acteurs". Parmi eux, 1.162 collectivités, représentant 36.392 communes, contribuent à la mise en œuvre du dispositif de tri et de recyclage. 90% des collectivités ont signé le nouveau contrat pour l'action et la performance (Cap) proposé par Eco-Emballages : avec le nouveau barème E qui leur est proposé, leur rémunération est fonction des résultats de recyclage, autrement dit chaque tonne triée et recyclée est payée. "Ce barème permet aux collectivités de gagner en couverture des coûts jusqu'à 50% maximum", assure-t-on à Eco-Emballages. De fait, en 2011, 519 millions d’euros de rémunération ont été versés par l'éco organisme aux collectivités locales (contre 410 millions d’euros en 2010, soit 109 millions d’euros supplémentaires). En parallèle, les collectivités ont perçu 238 millions d’euros issus de la vente de matériaux (contre 158 millions d’euros en 2010, soit 80 millions d’euros de plus par rapport à 2010).
De leur côté, les entreprises ont augmenté leurs contributions de 36% depuis 2009, malgré la crise économique. Elles ont financé le dispositif de tri et de recyclage à hauteur de 568 millions d’euros en 2011 via leurs contributions, permettant un taux de couverture des coûts de 70%. Autre point positif mis en avant par Eco-Emballages : les matières recyclées continuent de gagner de la valeur, le contexte économique rendant les matières premières moins disponibles et plus chères. Les débouchés des matériaux recyclés sont plus diversifiés et la matière recyclée est désormais totalement intégrée dans le dispositif industriel. A titre d’exemples, l’acier et l’aluminium issus du recyclage sont largement utilisés dans l’industrie, les transports ou le BTP, le verre recyclé est la première matière première pour la production des emballages en verre (constitués de 65% de calcin en moyenne), le papier-carton retourne intégralement à la fabrication de papier-carton (cartons ondulés, emballages carton) et les bouteilles plastiques permettent la fabrication de fibres, de bouteilles aptes au contact alimentaire et trouvent également des débouchés dans le secteur du BTP. Ces 5 matériaux représentent ainsi un marché de 238 millions d’euros (contre 158 millions en 2010).
En outre, le consommateur français trie plus et mieux, souligne Eco-Emballages. Aujourd’hui, 87% des Français adhèrent au geste de tri (+ 3 points par rapport à 2010 - Etude SocioVision 2011). Au final, le recyclage permet de réduire les impacts environnementaux : 3 millions de tonnes d’emballages recyclés en 2011 équivaut à 2,03 millions de tonnes de CO2 évitées (soit l’équivalent des émissions de plus d’un million de voitures circulant pendant un an). Dans son bilan 2011, Eco-Emballages fait aussi valoir la contribution du recyclage au développement économique des territoires à travers 257 centres de tri en activité, 200 recycleurs et négociants ou encore 28.000 emplois directs créés sur la collecte et le tri.
Plusieurs nouvelles actions ont été lancées récemment pour gagner encore en efficacité. Eco-Emballages a lancé récemment l’Info Tri Point Vert pour expliquer le tri sur les emballages. 300 marques se sont engagées à l'apposer et d'ici fin 2012, 3 milliards d’emballages devraient en être porteurs. Autre initiative de l'éco-organisme : le lancement en juin dernier d'un indicateur de réduction à la source des emballages afin de mesurer les efforts des entreprises et les inciter à plus d’innovation. "Cet indicateur doit permettre de mutualiser les données, de développer les bonnes pratiques et d’informer le consommateur des progrès réalisés", avance Eco-Emballages.

Partenariat avec l'AMF

Du côté des collectivités, l'éco-organisme a lancé avec l’AMF le "Plan 36.000", un programme de rencontres avec les maires pour faire du tri un geste quotidien et partager les bonnes pratiques entre les communes. Pendant 6 ans, 6 thématiques, seront traitées : sport et culture, vie locale et tourisme, urbanisme et logement, nouveaux arrivants, école et famille, propreté et espace public. Eco-Emballages travaille aussi avec les associations sur 3 grands domaines : le tri en habitat vertical (28 actions), l’éducation à l’environnement (275 projets) et le tri en zones touristiques (2000 actions).
Pour 2013, l'éco-organisme s'est fixé cinq grandes priorités. La première est l’optimisation des coûts. "Il y a aujourd'hui une grande hétérogénéité des systèmes et des coûts et nous voulons mieux connaître l'efficacité et les coûts du dispositif en fonction des logiques de territoire pour proposer des améliorations aux collectivités", indique Marc Brac de la Perrière. Eco-Emballages a mis en place pour cela un programme d’investissement de 70 millions d’euros. Autre point clé : le recyclage des plastiques. Chaque année, près d’1 million de tonnes d’emballages plastique sont mises sur le marché et seules 235.000 tonnes sont recyclées, soit un taux de 22%. L’objectif d’Eco-Emballage est de doubler ce taux de recyclage. Dans le cadre d'une expérimentation en cours depuis 9 mois avec 51 collectivités, concernant 3,7 millions de personnes, Eco-Emballages teste une simplification en demandant aux habitants de mettre dans leur bac de tri tous les emballages plastique et plus seulement les bouteilles et flacons. Les premiers enseignements montrent une augmentation des tonnages collectés (+13%) mais avec des erreurs de tri (comme des brosses à dents, jouets, pots de fleur, etc). Cette expérimentation montre aussi, selon l'organisme, qu'une éventuelle généralisation nécessiterait un investissement important pour adapter les centres de tri.
Une autre action prioritaire de l'éco-organisme concerne l'amélioration du tri hors foyer (festivals, fast food, gares, stations de métro, aires d'autoroutes…). On estime entre 100.000 et 150.000 tonnes d’emballages, le tonnage potentiellement recyclable. "L’objectif est d'assurer une continuité du geste de tri, en développant la sensibilisation des consommateurs et en expérimentant des dispositifs en fonction du type de lieu", souligne l'organisme.
Eco-Emballages se fixe aussi l’objectif de réduire de 100.000 tonnes les emballages ménagers pour les prochaines années. Pour cela, il compte renforcer la formation des industriels, notamment les PME, et le suivi des emballages perturbateurs et développer les appels à projets pour améliorer la recyclabilité des plastiques.
Enfin, l'amélioration du tri en habitat urbain est jugée elle aussi cruciale. Alors que les trois-quarts de la population vivent dans les zones urbaines et semi-urbaines, les performances de tri y sont les plus faibles : 30 kg/hab/an contre 54kg/hab/an en zones rurales et semi-rurales. "Il faut pour cela améliorer la dotation en bacs dans les immeubles, sensibiliser en proximité les citoyens et leurs relais (bailleurs, régies de quartiers, gardiens…) et adapter les espaces de tri intérieurs et extérieurs aux contraintes des habitants", détaille Marc Brac de la Perrière.
Dans le cadre de son nouvel agrément Eco-Emballages s’est fixée pour ambition d’atteindre 75% de taux de recyclage en 2016. Le taux de 80% de couverture des coûts sera lié à l’atteinte de cette performance, a rappelé l'éco-organisme.
 

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