"En 2016, 68% des emballages ménagers ont été recyclés, soit 3,3 millions de tonnes sur les 4,9 millions mises sur le marché", a indiqué Eco-emballages le 20 avril. Un taux toujours en deça de l'objectif réglementaire qui était de parvenir à recycler 75% des tonnages mis sur le marché dès 2016.
Les ménages sont censés trier les emballages des produits de consommation courante comme le carton, le verre, les canettes, les conserves et les contenants en plastique (bouteilles d'eau, de lait, de shampoing, de lessive, etc.). En 2014, Eco-Emballages et sa filiale Adelphe ont lancé un plan de relance de recyclage de 90 millions d’euros pour améliorer les performances de collecte dans les territoires et développer le recyclage des emballages en plastique. L’éco-organisme indique aussi avoir investi dans ce cadre 43 millions d'euros "pour moderniser 36 centres de tri et créer 9 centres pilotes, condition indispensable pour trier et recycler les nouvelles résines plastiques".
Sur le volet collecte, le plan a ciblé des collectivités avec des performances en deçà de 40kg par an et par habitant (contre une moyenne nationale de 46kg). 31.000 bacs, 7.300 colonnes aériennes, 1.500 colonnes enterrées, et 5,6 millions de guides de tri ont été distribués pour faciliter l’accès au tri, rappelle l’éco-organisme. "Les premiers résultats montrent une augmentation de 4% sur le tri du verre et 3% sur le tri des emballages légers", note-t-il. Des progrès notables ont par exemple été enregistrés dans l'agglomération de Toulon pour le verre (+3,7%), dans la métropole du Grand Nancy et en Corse pour les emballages légers (respectivement +10% et +9%), souligne Eco-Emballages. Dans 185 collectivités, représentant 15 millions de personnes, l'ensemble des emballages plastique (barquettes, yaourts, films, etc.) est maintenant intégré à la collecte. Mais en dépit de cette collecte élargie, les tonnages collectés chaque année ont très peu progressé depuis 2013 lorsqu'ils avaient atteint 3,2 millions de tonnes. L’extension des consignes de tri sur le volet plastique a toutefois permis de recycler en moyenne 2 kg/habitant/an de nouveaux plastiques et la simplification du geste de tri a eu également un effet d’entraînement sur les autres matériaux avec 2 kg/hab/an d’emballages recyclés en plus, affirme Eco-Emballages.
Eco-Emballages assure vouloir poursuivre l'accompagnement des opérateurs et des collectivités dans la modernisation et l'optimisation du dispositif de collecte et de tri. De nouveaux appels à projets seront lancés avant la fin de l'année, assure-t-il. L'éco-organisme souhaite également développer l'éco-conception, qui consiste à penser au recyclage des produits dès leur élaboration. Parmi les pistes concrètes de travail, l'organisme met en avant le développement de barquettes composées à 100% de plastique PET, davantage d'emballages mono-matériau et le développement d'emballages identifiables par tri optique.
Via une contribution versée à Eco-Emballages, quelque 50.000 entreprises contribuent aujourd’hui au financement des activités de collecte, tri et recyclage des emballages ménagers. Le Point Vert, qui figure sur les emballages, indique que le fabricant a versé cette contribution mais ne garantit pas que le produit peut être recyclé.
Près de 50 millions d'ampoules récupérées en 2016
Quelque 47 millions d'ampoules LED ou fluocompactes et de tubes fluorescents ont été collectés en 2016 afin d'être recyclés, un chiffre nettement supérieur à 2015, a indiqué le 21 avril l'organisme Récylum chargé de cette filière qui permet de récupérer verre, métaux et minerais précieux. Ce résultat permet d'atteindre un taux de collecte de 45%, conforme à l'objectif réglementaire pour 2016. "La collecte progresse parmi le grand public, mais il y a encore du travail pour que tous les Français aient le bon réflexe", a déclaré à l'AFP Hervé Grimaud, directeur général de Récylum.
L'année 2015, avec 40 millions de lampes et de tubes collectés, avait été un mauvais cru avec une collecte inférieure à celle de 2014 (43 millions de lampes). Au total en 2016, 4.894 tonnes ont été collectées, contre 4.764 en 2015 et 4.780 en 2014.
Récylum précise que la hausse enregistrée en 2016 est essentiellement due aux particuliers avec 19 millions d'ampoules et de tubes récupérés dans des magasins et des déchetteries, soit une hausse de 23%. Les particuliers représentent environ 40% de la collecte.
La progression nettement plus faible des tonnages (+2,8%) s'explique, selon Hervé Grimaud, par le fait qu'en proportion "il y a de moins en moins de tubes fluorescents, qui sont plus lourds, et de plus en plus de lampes".
Chez les professionnels, les tonnages collectés ne progressent plus, ajoute le responsable, car ils sont passés beaucoup plus massivement à l'éclairage à LED, dont le matériel a une durée de vie plus longue (de l'ordre de dix ans pour les LED contre cinq à six ans pour les autres). Et cette tendance va durer car "70% des luminaires vendus aux professionnels sont des luminaires à LED sans lampe à changer (..) ce qui ne va plus générer à terme de lampes de remplacement".
Dans ce contexte de "mutation technologique", l'objectif pour 2019 de collecter 65% de la moyenne des ventes des trois dernières années semble inatteignable. "Cet objectif de collecte perd de sa pertinence dans le cadre de cette évolution technologique avec des lampes à LED vendues massivement depuis deux ou trois ans qui ne génèreront des déchets que dans dix ans", avance Hervé Grimaud. AFP
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo55lopqwuq%2FLmp6eZZSawG6xzJuYpaSRnLK0ecyepZqflafAbr3UmqqipZWjwW6%2F05qZpZ1dmrtufo9qbQ%3D%3D