Une nouvelle feuille de route et un nouveau directeur pour Ple emploi

Trois ans après sa création, Pôle emploi aborde cette semaine une nouvelle phase, avec la présentation au conseil d'administration (CA) d'une feuille de route pour 2012-2014 et d'un nouveau directeur, Jean Bassères, actuel chef de l'Inspection générale des finances.
Lundi 28 novembre, le bureau de l'Unedic a validé le projet de convention tripartite du service public de l'emploi, avant le conseil d'administration de Pôle emploi vendredi. C'est aussi vendredi que la candidature de Jean Bassères sera soumise pour validation au CA. Elle sera ensuite transmise aux commissions ad hoc de l'Assemblée nationale et du Sénat, a-t-on indiqué à Pôle emploi. Jean Bassères doit succéder à Christian Charpy, l'artisan de la fusion ANPE-Assedic, dont le mandat s'achève.
Les grandes lignes de la convention négociée par l'Etat, l'Unedic et Pôle emploi fixent quatre priorités à Pôle emploi. La première est une "personnalisation de l'offre de services", avec des "parcours différenciés" tout en assurant un socle commun (entretien d'inscription et de diagnostic, entretien au quatrième mois, bilan approfondi au neuvième mois...).
Le deuxième maître-mot est déconcentration - après la première phase de trois ans qui a demandé à l'inverse "un pilotage resserré" - pour donner plus d'autonomie au service public de l'emploi et mieux prendre en compte la diversité des besoins des territoires. "Cet ancrage territorial réaffirmé s'appuiera sur des partenariats avec les organismes paritaires collecteurs agréés, les collectivités locales et les autres opérateurs du reclassement et de l'insertion", explique l'Unedic.
Le troisième volet consistera à poursuivre les "efforts de rationalisation" et "l'optimisation des moyens" voulue avec la fusion de l'ANPE et des Assedic.
Les efforts devraient enfin être différenciés vis-à-vis des entreprises, avec "un service renforcé aux employeurs qui en ont le plus besoin" comme ceux exerçant dans des métiers "en tension".
La question financière a été réglée par un statu quo : l'Etat continuera d'apporter 1,36 milliard d'euros au budget de Pôle emploi et l'Unedic de verser "10% de l'assiette des contributions encaissées", comme les cotisations d'assurance chômage, soit plus de 3,024 milliards pour 2012, selon le texte de la convention.
Mais il faudra maîtriser les dépenses, alors que selon des prévisions révélées en septembre, le budget de Pôle emploi devait frôler 125 millions d'euros de pertes cette année, après plus de 185 millions en 2010.
La convention devrait réaffirmer que Pôle emploi continuera d'assurer un "service public universel", pour apaiser les craintes des syndicats de voir l'institution abandonner certaines catégories de population.
D'ici 2014, 2.000 postes en équivalent temps plein à Pôle emploi seront redéployés vers l'accompagnement des chômeurs.

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